Le diagnostic gaz est un contrôle de sécurité obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement équipé d’une installation de gaz datant de plus de 15 ans.
Son objectif est simple : identifier les situations pouvant mettre en danger les occupants, comme une fuite, une mauvaise ventilation ou un appareil défaillant.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un contrôle de conformité (au sens strict), il vérifie que l’installation ne présente aucun risque immédiat pour les personnes.
⚠️ Qu’est-ce qu’un DGI (Danger Grave et Immédiat) ?
Le DGI est le niveau d’anomalie le plus élevé dans le diagnostic gaz.
Il est prononcé lorsqu’un défaut constitue un danger immédiat : risque d’explosion, fuite importante, intoxication au monoxyde de carbone…
Lorsqu’un DGI est constaté :
- le diagnostiqueur doit couper immédiatement tout ou partie de l’alimentation en gaz ;
- il appose une étiquette de condamnation ;
- il informe le distributeur (GRDF) ;
- le gaz ne peut être remis en service qu’après intervention d’un professionnel pour lever l’anomalie.
❗ Quel est l’impact d’un DGI ?
Un DGI entraîne :
- la coupure immédiate du gaz → plus de chauffage, d’eau chaude, ou de cuisson selon la zone concernée ;
- l’obligation de faire intervenir un professionnel certifié (plombier/gazier) ;
- des réparations parfois coûteuses selon la nature de l’anomalie ;
- une baisse potentielle de la valeur du logement, car l’acheteur devra financer les travaux de mise en sécurité ;
- un potentiel retard dans la vente ou la location du logement ;
➡️ Le plus souvent, les DGI sont liés à des défauts très simples, qui auraient pu être corrigés en amont !
🛠️ Sources de DGI facilement évitables par un particulier
Parmi l’ensemble des anomalies DGI possibles, certaines sont très techniques (ex. : combustion, conduits de fumées, défauts VMC Gaz…).
Mais d’autres sont visibles, accessibles, et un particulier peut les anticiper sans compétence particulière.
Voici les sources de DGI les plus courantes… et les plus simples à prévenir.
1️⃣ Flexibles de gaz non conformes ou en mauvais état
➡ Anomalies : 11a, 11c, 12a
C’est la cause n°1 des DGI en logement.
À vérifier :
- Utilisation d’un tube souple (avec colliers de serrage) sur une installation fixe
- Flexible en mauvais état (fissuré, déformé,…)
- Plusieurs flexibles raccordés ensemble
- Tuyau d’arrosage ou flexible improvisé
Correction possible en 5 minutes :
→ remplacer le flexible non conforme par un TFEM (tuyau flexible à embouts mécaniques).
🔍 Précision importante :
Un tube souple n’est autorisé que pour raccorder un appareil directement à une bouteille au Butane ou au Propane (sans tuyauterie fixe entre les deux)
2️⃣ Lyre GPL en mauvais état (raccord bouteille GPL)
➡ Anomalie : 7d2 (ne concerne que les maisons)
Installations alimentées en GPL par bouteille ou citerne uniquement
La lyre GPL permet l’alimentation d’un appareil au gaz par une bouteille ou citerne GPL en faisant la liaison avec un détendeur fixe.
Si elle est usée, fissurée, corrodée ou déformée, elle constitue immédiatement un Danger Grave et Immédiat.
C’est l’une des anomalies les plus simples à éviter : une lyre abîmée se voit généralement à l’œil nu.
Correction :
→ remplacer la lyre par un modèle neuf, certifié, portant le logo d’une marque reconnue ;
→ vérifier que les embouts métalliques ne sont ni rouillés ni déformés ;
→ respecter la date limite d’usage indiquée sur la lyre (souvent 5 ans).
3️⃣ Anomalies de flamme sur appareils de cuisson (GPL)
➡ Anomalies : B.1 / C.1 / D.1 (ne concerne que les maisons)
Installations alimentées en GPL par bouteille ou citerne uniquement
Les appareils de cuisson alimentés en GPL (Butane/Propane) peuvent présenter des défauts de maintien de flamme. Ces situations sont systématiquement considérées comme un Danger Grave et Immédiat, car elles peuvent entraîner un rejet de gaz non brûlé dans la pièce.
Les anomalies les plus courantes sont :
- B.1 : la flamme « décolle » puis s’éteint ;
- C.1 : la flamme s’éteint lorsqu’on ouvre la porte du four ;
- D.1 : la flamme s’éteint lors du passage du débit maxi au mini.
Dans tous les cas, cela signifie que l’appareil ne maîtrise pas correctement la combustion, ce qui peut entraîner une fuite de gaz pendant quelques secondes — suffisamment pour provoquer un accident.
Correction :
→ faire vérifier et régler l’appareil par un professionnel.
→ remplacer l’appareil si le défaut est structurel ou si les pièces ne sont plus disponibles.
🔍 Précision importante :
Ces anomalies peuvent aussi être observées sur des appareils de cuisson non alimentés en GPL (c’est-à-dire raccordés au gaz naturel).
Dans ce cas, elles ne sont pas classées en DGI mais en A2, car le risque d’explosivité du gaz naturel est notablement plus faible que celui du butane ou du propane.
4️⃣ Débordement de flamme (cuisson ou chauffe-eau)
➡ Anomalies : J et I
Un débordement de flamme signifie que le brûleur ne tient pas l’allumage ou qu’il dépasse anormalement.
Causes simples :
- brûleur encrassé ;
- chapeau mal repositionné ;
- graisse ou poussière obstruant un orifice.
Correction :
→ nettoyer, repositionner, vérifier les buses → 5 minutes.
5️⃣ Cas particulier du Chauffe-eau non raccordé (CENR)
➡ Anomalies : 22, 23, 24a, 24b, 24c, 25a, 25b (ne concerne que les maisons)
Les CENR évacuent leurs fumées dans la pièce : toute erreur d’usage ou de ventilation peut provoquer un DGI immédiat.
💨 Ventilation insuffisante
Beaucoup de DGI viennent de :
- grilles bouchées, peintes ou scotchées ;
- absence d’amenée d’air ;
- sortie d’air obstruée ;
- passage d’air insuffisant sous les portes ;
Correction simple :
→ déboucher, nettoyer, rouvrir, déplacer un meuble.
🔥 Usage interdit
Un CENR ne peut être utilisé que pour un récipient ≤ 50 litres (lavabo / évier)
Il ne doit jamais alimenter une douche ou une baignoire
👉 Si l’occupant déclare « on se douche avec », le diagnostiqueur doit mettre DGI, même si l’appareil fonctionne.
Correction :
→ arrêter l’usage inadapté.
⚠️ Appareil obsolète
Les CENR doivent être à triple sécurité.
S’ils ne le sont pas → l’appareil est considéré comme obsolète
Ce type d’appareil ancien est incompatible avec les exigences actuelles de sécurité.
Correction :
→ à supprimer ou remplacer immédiatement.
(Les travaux lourds et choix du local restent du ressort d’un professionnel.)
6️⃣ Défaut d’étanchéité apparente (fuite visible)
➡ Anomalie : 6
Le diagnostiqueur utilise :
- de la mousse,
- un manomètre,
- ou le compteur gaz s’il est présent.
Si fuite visible sur un raccord accessible → DGI.
Un particulier peut :
→ resserrer légèrement un raccord avec une clé adaptée,
→ changer un joint visible (ex. joint fibre du robinet de plaque).
⚠️ Si l’odeur de gaz persiste : ne jamais intervenir → appeler un professionnel.
👨🔧 Ce que seul un professionnel a le droit ou la capacité de faire
Un particulier n’a pas le droit d’intervenir sur :
- les conduits de fumées ;
- les conduits VMC GAZ ;
- la combustion (mesures CO) ;
- les modifications de tuyauterie fixe ;
- le remplacement d’un organe de coupure (OCI, OCS, OCC…)
Ces opérations doivent être réalisées par un professionnel gaz certifié (ou chauffagiste compétent).
✅ En résumé
Le diagnostic gaz a pour but d’assurer la sécurité des occupants.
Le DGI entraîne une coupure immédiate du gaz, mais dans la majorité des cas, il découle d’anomalies visibles et simples à corriger.
Les 6 points sur lesquels un particulier peut agir avant le diagnostic sont :
- Flexibles de gaz non conformes ou en mauvais état
- Lyre GPL en mauvais état (raccord bouteille GPL)
- Anomalies de flamme sur appareils de cuisson (GPL)
- Débordement de flamme (cuisson ou chauffe-eau)
- Cas particulier du Chauffe-eau non raccordé (CENR)
- Défaut d’étanchéité apparente (fuite visible)
En effectuant ces vérifications en amont, la grande majorité des DGI peuvent être évités, rendant l’intervention du diagnostiqueur plus rapide, plus sereine, et évitant une coupure inattendue de l’installation.
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